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2015

« Tours et détours du kokolampo tandroy »

Études Océan Indien n°50, Inalco Langues’O, Paris,

pp. 225-250

 Cet article interroge la pratique de la possession chez les Tandroy, à travers l’évolution du statut d’un esprit nommé kokolampo, considéré par eux comme endémique de l’Androy (sud de Madagascar). Cet esprit de possession s’est vu menacé au tournant des années soixante-dix par l’arrivée massive d’esprits tromba venus du nord par le biais de migrations. Les Tandroy en effet sont de grands migrants, effectuant d’incessants allers et retours entre leur région d’origine et les principaux centres urbains du pays. Aujourd’hui, kokolampo et tromba œuvrent de concert au sein des rituels de possession tandroy, dont l’observation, au cours de terrains effectués entre 2008 et 2013, m’a permis de réinterroger la place et la fonction sociale de ces esprits. Deux cas ethnographiés peuvent montrer comment le kokolampo semble actuellement revêtir une double fonction : celle de la prise en charge de la tradition, dans une logique de substitution aux cultes ancestraux, lignagers, celle de point d’appui à un « devenir civilisé », construit en outre sur un mimétisme avec le monde des fonctionnaires. Par ailleurs, la forme même de la dualité présentée par les deux esprits est questionnée. En outre, le rapport qu’ils entretiennent avec les hommes semble laisser entrevoir une possible reproduction du système social tandroy, agnatique et polygame, et l’inscription dans un paradigme faisant jouer relations de filiation et d’alliance.

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